OPÉRATION COQUELICOTS : LA MAJORITÉ MUNICIPALE A BIODIVERSITÉ VARIABLE

La mairie de Montech a décidé d'apporter son soutien, sur proposition de M. Rousseaux, à l'association Nous voulons des coquelicots, qui appelle à l'interdiction des pesticides de synthèse. Dont acte. Notez toutefois dans un coin que le président de la LPO (Ligue de protection des oiseaux) soutient, comme M. Rousseaux, l'action de cette association.

M. Rousseaux, conseiller municipal délégué à l'environnement, est un partisan enfiévré des éoliennes en général, de celles de Montech en particulier, en même temps nous dit-il qu'un défenseur indéfectible de la biodiversité. 

Ces deux positions sont incompatibles. Les futures éoliennes de Montech sont considérées par l'Etat (et la LPO) comme massivement destructrices de notre faune locale, à tel point que les Autorités ont accordé à leur exploitant une exceptionnelle et cruelle dérogation à la destruction d'une centaine d'espèces protégées ! La liste exhaustive des futurs cadavres légaux (grands oiseaux et chauves-souris) se trouve in extenso dans l'arrêté préfectoral. 

La LPO, cohérente, est à la fois contre les pesticides et contre les éoliennes. M. Rousseaux est pour sa part à biodiversité variable. Les pesticides tuent des oiseaux, il s'insurge. Les éoliennes tuent des oiseaux protégés, il en fait la promotion tambour battant. Pourquoi ? Quel genre d’intérêts supérieurs peuvent motiver deux réactions contraires devant deux situations écologiquement identiques ?  

Si l'on y regarde de plus près, ce n'est pas la première fois que M. Rousseaux tourne pathétiquement le dos à ses "convictions". N'est-il pas élu, lui, l'anti-nucléaire épidermique, sur la liste d'un maire pro-nucléaire ?  N'est-il pas élu, lui, le défenseur de la cause animale, sur la liste d'un grand amateur de corridas ? Finalement, n'est-il pas élu parce qu'il place son "élection" au-dessus de toutes ses convictions ? 

M. Rousseaux est beaucoup plus indulgent avec lui-même et ses "engagements" qu'avec les citoyens "ordinaires", notamment ceux qui tentaient de faire entendre leur voix et leurs intérêts lors de la réunion publique organisée à Montech par l'association anti-éoliennes VACC. Il a, non sans mépris pour ses administrés et contre tout bon sens, balayé toutes les doléances légitimes des riverains : les nuisances des éoliennes industrielles sont des légendes urbaines. Les adversaires des éoliennes sont des ringards et des complotistes. Rien moins. 

Même le principe de précaution qui lui est si cher d'habitude ne saurait s'appliquer aux infrasons émis par les aérogénérateurs, dont les effets sur la santé humaine sont pourtant discutés dans les facultés de médecine du monde entier...

En élargissant le spectre, on peut se rendre compte que la mairie socialiste de Montech se réserve d'être en même temps pour et contre tous les sujets encombrants, selon la mode du moment : pour les éoliennes et donc contre les oiseaux, contre les pesticides et donc pour les oiseaux, pour le nucléaire et contre les éoliennes, pour la corrida et contre la maltraitance des animaux de cirque...    

Ainsi, quand approchent les élections, les élus de la majorité peuvent extraire de ce grand catalogue de contradictions et d'incohérences des arguments susceptibles de satisfaire chaque électeur... 

Mais les mots s'envolent. Resteront les éoliennes si chères à MM. Moignard et Rousseaux...


Eric Lagrange
Candidat aux municipales 2020 à Montech